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Le Maroc membre de la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAC

« Nous avons fait de l’air une déchetterie, ce que nous respirons, ce sont des déchets toxiques ! » Hakima El Haité, Ministre déléguée à l’environnement, à la Conférence de presse du CCAC (Coalition pour le climat et l’air pur).

C’est par un vibrant appel au secours de la planète en guise d’introduction queMme la Ministre a commencé son discours, en rappelant sa longue expérience d’entrepreneur dans le domaine du traitement des déchets. Et d’en tirer une image qu’elle assène à tous :« nous avons fait de l’air une déchetterie, ce que nous respirons, ce sont des déchets toxiques ! »

Hakima El Haité a alerté son auditoire sur le fait que l’atmosphère est devenu une gigantesque décharge à ciel fermé, et que, s’il est plus facile de prendre conscience de la pollution face à des images poignantes de familles fouillant des montagnes de déchets, il reste anormal que l’on ne s’alarme pas du fait que nous vivons nous-mêmes immergés dans une vaste décharge atmosphérique, et que nous respirons quotidiennement des particules qui ne sont pas autre chose que des déchets.

« Une pollution qui cause des millions de morts et des maladies », a-t-elle martelé. 0 (2)

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Devant ce constat alarmant, Hakima El Haité a souligné la fierté du Maroc àentrer dans la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAC). Initiative dont elle est à l’origine.

Mme la Ministre a poursuivi sa démonstration en soulignant l’action majeure et concrète du Maroc sur les polluants de courte durée de vie (réduction des émissions liées aux cuisinières traditionnelles, production de briques…) qui ont un effet bénéfique sur le climat, permettant ainsi d’agir simultanément sur les questions climatiques et de développement.

Mme Hakima El Haité a enfin réaffirmé le soutien du Maroc dans l’action de la coalition dans les années à venir – coalition qui réunit près de 50 pays et 60 partenaires non-étatiques après un peu plus de 3 ans d’existence – et a invité d’ores et déjà à proposer des initiatives dans le cadre de la préparation et de la tenue de la COP22 à Marrakech, du 7 au 18 novembre 2016.

Conférence au Pavillon Maroc : LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LE SAVOIR-FAIRE TRADITIONNEL.

« La dignité de l’homme et la dignité de la planète sont inséparables ! »

A l’occasion de cette conférence dont le Maroc était l’organisateur, Mme la Ministre déléguée à l’environnement Hakima El Haité est intervenue pour rappeler que les peuples et leurs terres étaient menacés, et les savoirs traditionnels doublement en péril face aux effets destructeurs du changement climatique. L’éloignement, la faible densité de population, la captation de ressources, les conditions extrêmes, les conflits, l’intensité des désordres et des catastrophes climatiques, les bouleversements météorologiques perturbant les prévisions des chasseurs, des pêcheurs, des petits agriculteurs …, « tout en effet semble concourir à menacer ces peuples sans lesquels notre humanité perdrait tout lien profond et organique avec la nature » a-t-elle déclaré.

Hakima El Haité a par la suite souligné à quel point la résilience des peuples autochtones et la permanence des savoirs traditionnels devaient être une priorité absolue pour toute la communauté internationale, en vertu de l’impératif de solidarité et de notre responsabilité collective à protéger la dignité humaine partout dans le monde. « Or une vie digne suppose un environnement digne ! », a-t-elle martelé. Trois fois. Pour enchaîner : « ne pas protéger ces populations est une atteinte à l’égalité des droits comme aux principes de solidarité et de responsabilité inscrits dans la Déclaration du Millénaire des Nations-Unies ! »

« Les peuples autochtones, une préoccupation majeure »

Mme la Ministre Hakima El Haité a rappelé que 22% des terres au monde sont occupées par des peuples autochtones, vivant aux quatre coins du globe. S’agissant de la lutte contre le changement climatique, Hakima El Haité a souligné la valeur et l’utilité des savoirs accumulés, enrichis et transmis par ces peuples observateurs-nés sur des périodes s’étendant depuis des siècles ou des millénaires. Ce que soulignait l’Accord de Paris qui constituent sans doute la part la plus urgente de l’Agenda pré-2020.

« 80% des coûts humains et économiques des désastres climatiques sont supportés par les pays en développement ou les moins avancés et les régions reculées, là où résident la majorité des peuples autochtones », a-t-elle précisé. En répétant que nous tous avons besoin des savoirs traditionnels et ancestraux, de leur expertise des milieux et des écosystèmes, de leur savoir-faire climato-résilient et des techniques environnementales pour cuire, conserver les aliments, prédire le temps, irriguer sobrement, construire en bonne intelligence avec le milieu naturel.

Les territoires des peuples autochtones renferment 80% de la biodiversité mondiale!

Hors, ce n’est que très récemment que les climatologues ont pris en considération les savoirs autochtones, alors qu’ils sont considérés avec respect et intérêt dans des domaines comme l’agroforesterie, la médecine traditionnelle, la préservation de la biodiversité, la gestion traditionnelle des ressources, l’anthropologie, l’évaluation des impacts et la prévention des catastrophes naturelles.

De plus, comme souligné par un rapport de l’UNESCO*, ” les observations et interprétations autochtones des phénomènes météorologiques accompagnent leurs activités saisonnières depuis des millénaires. Ces savoirs contribuent à la science du climat en proposant des observations et des interprétations à une échelle spatiale bien plus précise et d’une profondeur temporelle considérable tout en mettant en évidence des éléments que les scientifiques spécialistes du climat ne prennent pas forcément en compte”
(*”Weathering Uncertainty. Traditional knowledge for climate change assessment and adaptation, UNESCO-United Nations University).

En route pour la COP22 !

Hakima El Haité a poursuivien rappelant aux Conférenciers que le Maroc entend faire une priorité à l’Adaptation dans l’agenda ambitieux et dynamique dans la préparation et l’organisation de la COP22, en appelant et mobilisant un effort de recherche sans précédent sur la quantification des besoins mondiaux d’adaptation pour pouvoir faciliter l’accès à leurs financements.
Enfin, la COP22, a-t-elle conclu, accordera la plus grande importance à la culture dans la lutte contre le changement climatique et le développement humain durable, et innovera également quant aux espaces qui seront aménagés sur le site à Marrakech : « pour la première fois dans l’histoire des COPs, un village du patrimoine immatériel et des savoirs traditionnels sera construit et animé. Lieu de rencontres, d’échanges d’expériences, de mises en réseau, de facilitateurs de projets, le village du patrimoine immatériel sur la COP22 se voudra à la fois comme un hommage à la richesse, à la beauté et à l’utilité des savoirs traditionnels, et comme une sorte de foyer où se ressourcer dans le lien intime, originel, qui nous relie à notre environnement ».

Et de conclure d’un vibrant : « car les peuples autochtones sont la culture de la nature; ils forment entre eux l’alliance de la résilience, la force d’âme, la sagesse et leré enchantement du monde; et c’est avec émotion que je leur rends hommage !

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